Mercredi 2 octobre 2024 18h-19h30 à la salle de quartier de la Grâce-de-Dieu, 4 place du commerce à Caen.
Après avoir reçu Pierre Tévanian, auteur du livre « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde » – En finir avec une sentence de mort puis Dorian Aubert, Simon Gouin et Laurent Neveu, journalistes, nous avons le plaisir de recevoir Daniel Véron enseignant-chercheur en sociologie à l’université de Caen, auteur du livre : « Le travail migrant, l’autre délocalisation ».
Alors que les lois anti-immigration s’empilent, durcissant chaque fois un peu plus les conditions des travailleur·ses migrant·es, la main-d’œuvre étrangère s’avère pourtant toujours aussi indispensable dans de nombreux secteurs (BTP, restauration, nettoyage, travail à domicile, etc.). Le recours à ce « travail migrant » se fait au travers d’une variété de statuts, légaux ou non, qui permettent la mise au travail des personnes migrantes dans des conditions moins favorables et plus intensives que celles qui ont cours sur le marché du travail français. Travailleurs et travailleuses « sans-papiers », « temporaires » ou « détaché·es » : le recours au travail migrant apparaît bien comme une modalité particulière de mise en œuvre d’une forme de « délocalisation », à ceci près qu’elle s’exerce « sur place ». Daniel Véron montre comment cette surexploitation des travailleur·ses migrant·es s’affirme comme l’un des outils cruciaux d’une dégradation générale des conditions de travail. Dès lors, le seul horizon pour déjouer la pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail ne peut passer que par la lutte pour l’égalité des droits de toutes et tous.