En soutien à son maire démissionnaire Yannick Morez, le 24 mai aura lieu à Saint-Brévin un grand rassemblement à dimension nationale. A Caen, un ensemble d’organisations appelle aussi à un rassemblement à 18h30, devant la Préfecture du Calvados contre l’extrême droite et ses violences.
Communiqué de presse commun
AFPS 14, Alternatiba, Asti 14, Attac 14, Centre LGBTI de Normandie – CGT 14, Citoyens en lutte Ouistreham, Confédération paysanne 14, EÉLV 14, Ensemble ! 14, Femmes en noir Caen, FSU 14, Génération.s 14, KIC-CIP, LDH section de Caen et Hérouville st Clair, LFI 14, NPA Caen agglo, Solidaires Calvados, SOS racisme, UCL Caen, Vigilance et Initiatives Syndicales Antifascistes Calvados.
“Yannick Morez, maire de Saint-Brévin les Pins, a été pris pour cible en mars dernier, avec l’incendie criminel de son domicile, faisant suite à de multiples menaces émanant d’extrémistes de droite, alors qu’il défendait l’ouverture d’un centre d’accueil de demandeurs d’asiles. Suite à sa démission, il a pointé du doigt l’abandon dont il a fait l’objet de la part de l’Etat et du gouvernement, malgré ses nombreuses alertes.
En avril 2022, une situation similaire s’est produite à Callac suite à un projet d’accueil de familles réfugiées avec réhabilitation de logements vacants. Manifestation organisée par Reconquête, menaces de mort, dégradations de la mairie ont finalement conduit les élu.es à renoncer à ce projet en janvier 2023. A Beyssenac (Corrèze) ou Bélâbre (Indre), d’autres projets de CADA ont aussi donné lieu à des manifestations orchestrées par Reconquête ou des responsables locaux du RN.
Si l’épisode de St-Brévin suscite désormais quelques réactions de la part du gouvernement, Elisabeth Borne s’est toutefois gardée de désigner l’extrême droite comme auteur des faits, se contentant d’incriminer « les extrémismes ». Et pour cause ! Macron et son gouvernement n’ont eu de cesse de participer à la banalisation de l’extrême droite. N’est-ce pas Olivier Dussopt qui, en pleine bataille contre la réforme des retraites, jugeait Marine Le Pen « bien plus républicaine » que certains élus de gauche ? Comment ne pas être effaré.es par ce tournant politique vertigineux qui fait le choix de respectabiliser l’extrême droite pour mieux diaboliser la gauche ?
Pourtant, l’extrême droite tue. Ce fut le cas de l’ex-rugbyman Federico Aramburu, assassiné le 19 mars 2022 par l’identitaire Loïck Le Priol.
Elle tabasse, elle menace, elle intimide, comme le 16 mai dernier où une milice patronale a agressé un délégué syndical CGT de l’entreprise VertBaudet, en grève depuis plusieurs semaines.
Le 16 mai dernier encore, 7 militants de l’extrême droite qui avaient agressé des passants dans un quartier populaire de Bordeaux ont été condamnés à 2 ans de prison, dont un an ferme.
Depuis quelques mois, on constate que les groupuscules d’extrême droite, mélange de catholiques intégristes, de royalistes, de néo-nazis, multiplient leurs exactions, fortifiés par les résultats électoraux du RN.
Des liens étroits existent entre la façade faussement républicaine du Rassemblement national et ces groupuscules de l’extrême droite, violents, racistes, antiféministes, LGBTphobes. Ainsi lors la manifestation du 6 mai à Paris, des amis de Marine Le Pen (ex-trésoriers du mouvement ou du micro[1]parti Jeanne) ont défilé avec les nervis fascistes.
Une riposte politique et sociale de grande ampleur est nécessaire pour faire reculer le racisme et la violence d’extrême-droite, pour réaffirmer avec force notre attachement à la devise républicaine «liberté, égalité, fraternité» et la faire vivre concrètement partout dans le pays.
Soutien sans faille à Yannick Morez !
Pour un accueil digne des demandeurs et demandeuses d’asile !
A Saint-Brévin ou ailleurs, l’extrême-droite ne gagnera pas !