Pas de papiers, pas de JO : grève des travailleurs sans-papiers en lutte

Un mouvement de grève a été progressivement initié ces derniers mois par les Gilets noirs avec la Coordination sans papiers 75, le Collectif sans papiers du 20ème arrondissement, le Collectif sans papiers Montreuil, Droits devant !! et la Marche des solidarités, et avec le soutien du syndicat CNT SO. Il rassemble plusieurs centaines de travailleurs sans papiers, la plupart employés par des agences d’intérim et sous-traitants de plusieurs entreprises de construction impliquées dans les infrastructures des J.O. et du Grand Paris (Vinci, Bouygues, Eiffage…).

« Papiers, liberté, dignité pour tous toutes ! »

Avec ce mouvement, il s’agit de révéler au grand jour et de dénoncer la machine à exploiter que représentent les politiques migratoires, ainsi que le « double jeu » du gouvernement : celui-ci s’attaque aux personnes migrantes en les stigmatisant et les criminalisant, tout en mettant en place des politiques qui favorisent leur exploitation dans les secteurs essentiels et la construction des JO notamment. Alors, mardi 17 octobre 2023, ces collectifs ont occupé le chantier Arena – le plus important des JO – en soutien aux grévistes dans leurs négociations.

Leurs principales revendications sont :

  • Une négociation tri-partite avec les donneurs d’ordre – sous-traitants et intérims – et la Préfecture pour une régularisation collective, en commençant par tous les travailleurs des chantiers des JO et du Grand Paris ;
  • Un retrait de la loi Darmanin et la renégociation des droits et des conditions de régularisation des travailleurs·euses immigré·es dans tous les secteurs.

Les négociations sur place et celles qui ont suivi, avec les responsables des travaux au sein de la Ville de Paris et des entreprises, ont permis d’obtenir des engagements à réintégrer les travailleurs qui avaient été licenciés pour leur engagement, à délivrer des attestations employeur (Cerfa) et de concordance pour les dossiers de régularisation de l’ensemble des employés sans titre de séjour (des 3 sous-traitants). La Ville de Paris s’est engagée à appuyer la demande de rendez-vous d’une délégation de grévistes avec le Ministère du travail, pour exprimer l’opposition à la loi Darmanin et exiger la régularisation de toutes les personnes sans-papiers.

Le même jour, le mouvement a par ailleurs été rejoint par des travailleurs et travailleuses d’autres secteurs avec l’appui de la CGT : pas moins de 33 piquets de grève ont ainsi été répertoriés mardi.

Cette belle mobilisation a vocation à se poursuivre et s’élargir ! Les collectifs engagés dans cette grève appellent à poursuivre les efforts pour sensibiliser et mobiliser pour la régularisation, contre le projet de loi à travers le territoire et construire une manifestation massive pour le 18 décembre, journée internationale des personnes migrantes.

Source CRID (Collectif d’organisations  de solidarité internationale et de mobilisations citoyennes)

« Pas de papiers, pas de JO » : Information aux membres sur la grève des travailleurs sans-papiers en lutte